Il n’existe pas de preuves d’éventuels bienfaits du vin ou des tanins dans la prévention de la covid-19

Il n’existe pas de preuves d’éventuels bienfaits du vin ou des tanins dans la prévention de la covid-19


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Vous nous avez fait parvenir un message, par le biais de notre numéro WhatsApp (+34 666 908 353), message qui assure que les tanins, que l’on trouve dans le vin, seraient bénéfiques dans la prévention de la covid-19. De plus, le message cite l’un des chercheurs de l’étude, qui recommanderait de consommer des produits contenant des tanins, tels que le vin, la banane ou le thé, en attendant la mise au point de traitements médicaux adéquats. C’est une information TROMPEUSE. Cette étude existe et a été publiée en décembre 2020, mais ses conclusions ne sont valides que dans le cadre d’expériences in vitro et il n’existe pour l’instant pas de preuves qu’elles puissent être extrapolées dans la réalité.

« L’acide tanique, que l’on trouve dans le raisin et le vin, inhibe deux enzymes clés du coronavirus. À leur contact, le coronavirus ne peut plus pénétrer les cellules humaines […]. Le chercheur […] recommande aux citoyens de consommer des aliments et des boissons riches en tanins afin de renforcer leur immunité. Cela concerne le raisin, le vin, les bananes, le thé et les légumes. »

L’étude en question a été publiée en décembre dernier dans la revue American Center of Cancer Research et Mien-Chie Hung (cité dans le message viral en question) est effectivement l’un de ses auteurs. Les scientifiques y expliquent leurs observations in vitro des effets de l’acide tanique, un composant chimique présent dans le raisin et d’autres fruits et auquel on attribue des propriétés antioxydantes et astringentes : cet acide avait interagi avec deux protéases (enzyme qui rompt les liens des protéines) du SARS-CoV-2, inhibant ainsi son activité et empêchant « l’entrée du virus dans les cellules ». Cependant, l’étude a été menée au niveau moléculaire et en laboratoire, et les résultats ne peuvent être extrapolés à la réalité. Autrement dit, il n’est pas démontré que la consommation de vin puisse contribuer à la prévention de la maladie due au coronavirus.

Malgré cela, des sites Internet en lien avec le vin et quelques médias généralistes ont interprété les résultats en affirmant que les résultats de l’étude appuyaient l’hypothèse d’un effet protecteur des composants du vin face à la covid-19 et que le chercheur Mien-Chie Hung « [recommandait] aux citoyens de consommer des aliments et des boissons riches en tanins afin de renforcer leur immunité », comme « le raisin, le vin, les bananes, le thé et les légumes ». L’étude ne dit pas cela et cela n’a toujours pas été démontré.

En réalité, l’étude ne conseille pas de consommer des produits riches en acide tanique ni des tanins. Elle souligne une possible piste de recherche à suivre à long terme afin d’étude s’il est viable d’utiliser l’acide tanique dans le développement de thérapies contre la covid-19, compte tenu de sa « capacité [prometteuse] à inhiber des enzymes essentielles dans l’infection par le SARS-CoV-2 ».

La consommation de vin est déconseillée en toutes circonstances

Il est relativement fréquent de voir dans les médias de communication des études qui prétendent avoir découvert une propriété jusqu’alors inconnue d’une boisson alcoolisée donnée, telle que le vin. Les autorités sanitaires déconseillent leur consommation, étant donné que les quelques bénéfiques qu’elles pourraient présenter sont largement inférieures à leurs inconvénients. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié un document dans lequel elle déconseille la consommation de vin ou de quelque autre boisson alcoolisée que ce soit en tant que traitement contre la covid-19 : « L’alcool a des répercussions, aussi bien à court qu’à long terme, sur la quasi-totalité des organes. En outre, les preuves suggèrent qu’il n’existe pas de limite sûre et, en réalité, le risque de nuisance à la santé augmente avec chaque boisson alcoolisée ingérée », indique l’organisation.